On entend souvent dire à la télévision, sur des vidéos Youtube et tout autour de soi, que les abeilles sont en voie de disparition. Il est vrai qu’elles sont beaucoup moins abondantes que par le passé. Il y a un demi-siècle, il était facile de récupérer des essaims, car ceux-ci étaient nombreux au printemps.
Pourquoi les abeilles se raréfient ?
De nos jours, les essaims sont beaucoup plus rares et aussi moins volumineux. Les abeilles mellifères sont donc en raréfaction. Et cela est également vrai pour toutes les espèces d’insectes.
1. Les pesticides
Les insecticides et autres pesticides sont utilisés par l’agriculture conventionnelle pour protéger les récoltes. L’usage des produits phytosanitaires est nécessaire pour assurer l’alimentation d’une population humaine croissante et proposer aux consommateurs des aliments diversifiés à des prix bas.
Depuis les années 80, les pesticides et notamment les néonicotinoïdes provoquent d’importants dégâts sur les colonies d’abeilles. S’ils ne tuent pas directement les insectes qui s’y exposent, les néonicotinoïdes sont à l’origine d’une perte de leur orientation. Les butineuses ne retrouvent pas le chemin de leur ruche et meurent en grand nombre.
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abeille voie disparition : l’usage des produits phytosanitaires en agriculture pose des problèmes aux abeilles et à leurs apiculteurs
Mais les produits phytosanitaires ne sont pas seulement employés par les agriculteurs. Ils sont massivement pulvérisés sur les plantes d’ornement dans les jardins des particuliers. Ce qui pose un grave problème dans les zones périurbaines. Si vous possédez un jardin et que vous souhaitez protéger les abeilles, vous devez exclure l’usage des insecticides, notamment de ceux dits systémiques, car ils circulent dans toute la plante et finissent par être évacués dans le nectar.
2. La destruction des milieux naturels
Les abeilles se nourrissent sur les fleurs qu’elles trouvent tout autour de leur nid. Elles s’en éloignent parfois de plusieurs kilomètres pour récolter le pollen et le nectar. Mais c’est surtout la zone proche – distante de moins d’un kilomètre de leur ruche – qui est la plus intensément exploitée. Quoi qu’il en soit l’aire de butinage classique s’étend sur plusieurs kilomètres carrés. Et de son état va dépendre la qualité et la quantité des aliments trouvés par les butineuses. Lorsque nous détruisons ou altérons les milieux naturels, nous modifions les peuplements végétaux. Par conséquent, les abeilles peuvent ne pas y retrouver de ressources suffisantes pour soutenir le développement de leurs colonies. Protéger la biodiversité est donc un élément clé dans la survie des abeilles.
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3. Le réchauffement climatique
Les activités humaines produisent aussi des gaz à effet de serre, comme le méthane et le dioxyde de carbone. Leur concentration croissante dans l’atmosphère est à l’origine d’un réchauffement climatique à l’échelle globale. Le climat change et on assiste à des épisodes climatiques extrêmes plus fréquents : sécheresses, canicules, vagues de froid,…
Le réchauffement climatique a un impact fort sur la végétation naturelle, mais aussi sur les cultures. Les plantes soumises à la sécheresse produisent moins de nectare. Les abeilles doivent faire face à des trous de miellée plus longs et plus fréquents.
4. Le varroa
Les abeilles mellifères sont aussi victimes d’un acarien parasite, le varroa. Originaire d’Asie, le varroa provoque l’affaiblissement des abeilles qu’il parasite. Il se fixe sur l’abdomen des larves et des abeilles adultes pour ponctionner leur hémolymphe et leur corps gras. En plus de se nourrir des tissus vivants de son hôte, le varroa inocule des virus qui sont à l’origine de malformations et d’une diminution de la longévité chez les abeilles. Les apiculteurs connaissent plus particulièrement le virus des ailes déformées.
Lorsque les varroas sont peu nombreux dans une colonie, on observe peu ou pas de troubles. Mais à mesure que leur population augmente, la quantité de miel produite par ruche diminue et l’on remarque les premiers symptômes de la varroase. Les colonies fortement touchées voient leur population d’abeilles baisser, puis disparaître. On parle d’effondrement des colonies.
La varroase est le nom que l’on donne à la parasitose provoquée par les varroas, bien que le terme exact soit varroose. Pour en savoir davantage sur le varroa, la varroase et les traitements possibles, consultez le site https://www.varroa-destructor.fr/
5. Le frelon asiatique
Comme le varroa, le frelon asiatique est une menace importante pour les colonies d’abeilles, qu’elles soient sauvages ou gardées dans des ruches. Il est arrivé en 2004 dans le sud-ouest de la France et depuis, il a colonisé la plupart des départements de notre pays. Seules les zones au-dessus de 1000 mètres d’altitude sont épargnées, ainsi que la Corse.
Le frelon asiatique chasse pour nourrir les larves de son nid, mais les adultes s’alimentent de nectar.
Le frelon asiatique que les experts nommés Vespa velutina est un prédateur redoutable des abeilles. Il s’attaque aux ruches et peut détruire les colonies assiégées. Les frelons se placent en vol stationnaire devant l’entrée des ruches et attendent le passage d’une butineuse pour la capturer. L’abeille saisie est décapitée et son abdomen est amputé. Le frelon ne rapporte à son nid que le thorax qui contient le plus de protéines. Il servira à nourrir les larves de frelons particulièrement voraces.
Le frelon asiatique doit être contrôlé par la pose de pièges. L’arrêté du 26 décembre 2012 l’a placé dans liste des dangers sanitaires dite de deuxième catégorie [lien officiel]. La lutte est donc nécessaire pour limiter sa propagation et protéger la filière apicole.
L’apiculteur doit essayer de capturer les jeunes reines à l’automne et au début du printemps. Puis les ouvrières durant l’été. La mesure la plus efficace consiste à repérer et à détruire les nids de frelons. Toutefois, il s’agit d’une activité dangereuse qui doit être laissée aux professionnels. Car les frelons asiatiques sont particulièrement agressifs, lorsque l’on s’approche de leur nid. Recevoir plusieurs dizaines de piqûres est dangereux. Une seule peut même tuer une personne allergique au venin.
Nature, jardinage, cuisine et plein air. Voltaire nous l’a bien dit : Il faut cultiver son jardin